La peau est une plateforme. Une forme plate, comme la terre. C’est à dire ronde aussi et refermée sur elle même et tissée d’interdépendances. On met longtemps à comprendre sa propre peau, ce paradoxe d’être surface et enveloppe , de n’être qu’une et multiple :la peau du pied, la peau du cou, la peau du menton, la peau du sexe, la peau sur les cotes, un seul et même organe se tenant constamment informé.
Je croyais connaître ma peau mais un jour, une main posée sur ma nuque, une main inattendue, ou devrais je dire inespérée, me fit comprendre que je me trompais : tout restait à découvrir.
« Mangez moi » Agnés Desarthe